Hanami, la floraison des cerisiers au Japon.
20 Mars 2017 | par Maison de thé LUPICIA | 3. Autour du Japon
Pendant cette période, les japonais et de nombreux touristes se rassemblent pour admirer la floraison des cerisiers. On distingue 2 moments clés durant cette floraison : « Kaika » 開花 symbolisant l’apparition des toutes premières fleurs et « Mankai » 満開 qui décrit le pic de floraison.
Au-delà de l'attrait visuel pour ces paysages teintés de rose, c’est aussi l’occasion de passer un moment convivial entre ami(e)s ou collègues de travail. Des pique-niques sont organisés dans les jardins publics, au bord des rivières et on y joue souvent de la musique. Durant ces pique-niques, sur de grandes bâches, on y retrouve alcool et nourriture en abondance (onigiri, poulet frit, makisushi, croquettes de patate etc…).
La coutume du « Hanami » trouve son équivalent pendant l’automne avec le « Momijigari » avec l'observation de « kōyō », le changement de couleur des feuilles.
Sakura Zensen 桜前線, la météo spéciale floraison
Pendant cette période, les fleurs de cerisier (ou "sakura" en japonais), occupent un large espace médiatique. Des bulletins météo spéciaux annoncent et suivent les floraisons à travers tout le pays et de nombreux articles leurs sont consacrés dans de grands magazines.
Le « Hanami » s’étend sur une période assez longue mais la floraison des cerisiers ne dure que quelques jours (env. 10 jours) à chaque endroit du Japon. Le climat étant différent selon que l’on soit au sud, au centre ou au nord de l’archipel, la floraison ne se produit pas au même moment. Par exemple, elle se produit vers fin décembre au sud (Okinawa), entre mars et avril au centre (Tokyo) et plus tard, en mai dans le nord de l’archipel (Hokkaïdo).
Des bulletins météo spéciaux suivent donc la progression des floraisons, afin d’informer précisément les japonais.
Où admirer les cerisiers en fleurs ?
De nombreux spots existent à travers tout le Japon pour assister au « Hanami ». En voici quelques-uns situés dans la région centre où le « Hanami » se produit entre mi-mars et mi-avril.
TOKYO et environs (Parc Koen, Jardin Shinjuku, Jardin Hama-rikyū, Jardin Koishikawa, kōraku, Shibuya, Chidori-ga-fuchi (près du Palais Impérial)
KYOTO et environs (Parc Maruyama, le Mont Daigo, Arashiyama)
NARA (Mont Yoshino)
OSAKA (Château d'Osaka, Parc Kema Sakuranomiya)
En France, la communauté japonaise se réunie souvent dans les jardins juxtaposant le musée Albert Kahn à Boulogne ou bien encore au Parc de Sceaux où l’on trouve aussi de nombreux cerisiers en fleurs.
Un petit mot sur les cerisiers.
Au Japon, on trouve plus de 600 variétés de cerisiers et de nombreux cultivars ont été plantés. La variété la plus populaire est sans aucun doute celle de "Yoshino", vieille de plus de 100 ans et que l’on retrouve dans l’actuelle ville de Tokyo.
Dans les montagnes, il existe aussi une autre variété très appréciée, "Yaezakura", qui signifie "la fleur à 8 pétales" et dont les pétales sont doubles et se chevauchent. Visuellement magnifiques, ces fleurs sont en suspension sur des branches courbées vers le bas et reposant sur un arbre appelé "Shidarezakura", que l’on pourrait traduire par "cerisier pleureur".
D’où vient le « Hanami » ?
La coutume du « Hanami » trouve ses origines entre le 8ème et le 10ème siècle. L’engouement des japonais pour le spectacle des floraisons a en effet débuté pendant l'ère Nara (710-794). À cette époque, ce n’était pas encore les cerisiers qui retenaient l’attention mais les fleurs de pruniers « Ume ».
Ce n’est que plus tard, à l’ère Heian (794-1185), que la floraison des fleurs de cerisier fit son apparition. Les « sakura » devinrent alors des fleurs sacrées annonçant la saison de plantation du riz et le début des offrandes faites aux dieux pour assurer le succès des récoltes à venir. Elles symbolisèrent aussi le caractère éphémère de l'existence de par leur fragilité et par le fait que leur éclosion ne dure qu’une dizaine de jours.
À l’époque, cette pratique se limitait à l’empereur et à la noblesse japonaise. Ce n’est que vers le 17ème siècle, pendant l’ère Edo (1600-1867), qu’elle s’est développée et popularisée dans tout l’archipel.
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