La richesse des Ukiyo-e
Au Japon, à la fin du XVIIe siècle, une ère de paix débute et les estampes Ukiyo-e, qui dépeignent la vie quotidienne du peuple, se développent rapidement. Moins onéreuses qu’une oeuvre peinte à la main et produite à l’unité, les Ukiyo-e permettaient une reproduction en série à partir d’une même gravure sur bois. Beaucoup plus rentables à produire, elles devinrent plus abordables pour la classe moyenne. Ce procédé a permis la démocratisation de l’Art et du courant Ukiyo-e au Japon, mais sans échapper à la censure du "bakufu" (gouvernement militaire de l’époque).
Initialement, les Ukiyo-e avaient pour thème "le quotidien". Les peintres de l’époque réalisaient souvent des oeuvres représentant des scènes de la vie urbaine ou des personnages en lien avec l’actualité. Avec le temps, les artistes Ukiyo-e ont développé l’art de l’estampe japonaise et leurs inspirations se sont diversifiées. Les plus populaires étaient les Ukiyo-e "Yakusha-e" ou portrait d’artiste, représentant des acteurs du théâtre "kabuki" et ornant les murs des habitations tels des tableaux. Autre sujet populaire, les "Fukei-ga", ou peinture de paysage, qui représentaient les paysages urbains d’Edo (Tokyo) ou naturels comme le Mont Fuji. Considérées comme esthétiques, légères et peu encombrantes, ces estampes étaient souvent achetées en souvenir ou pour des cadeaux.
Parmi les autres thèmes que l’on retrouvait fréquemment, on citera aussi les "Bijin-ga" ou peintures de beauté, qui représentaient des Geishas ou des prostituées, les "Shun-ga", estampes plus érotiques et les "Kacho-ga" portant sur la faune et la flore.
Le thé à l’époque d’Edo
Au début de la période Edo, le thé était considéré comme un luxe pour les classes moyennes. Cependant, sa production augmenta, le rendant ainsi moins cher et plus accessible. Devenant un élément familier de la vie quotidienne, il fit son apparition dans les Ukiyo-e sur lesquelles figuraient de nombreuses échoppes de thé. Il apparait aussi dans tous les endroits où la population se rassemble, comme les sanctuaires et les théâtres où il était souvent servi. Pendant la période la plus faste, on dénombrait un nombre impressionnant d’échoppes ou de salons de thé. Plus de 28 000 pour Edo (Tokyo) seulement.
Les Ukiyo-e dans le monde
Les Ukiyo-e étaient appréciées de la population japonaise, mais actuellement, plus de la moitié des estampes Ukiyo-e se trouvent dans des pays étrangers. Au Japon, ces estampes était devenues un objet trop familier et n’étaient pas considérées comme une oeuvre d’art. Peu de gens les ont soigneusement conservées.
Au cours de la période Edo, le Japon avait adopté une politique de restriction des échanges avec les pays étrangers et exportait surtout des laques et des céramiques via les Pays-Bas, seule relation diplomatique extérieure. Les Ukiyo-e étaient utilisées pour caler les marchandises, montrant le peu d’estime qui leur était accordée. Plus tard, ces oeuvres prirent de l’importance et certains acheteurs commencèrent à acquérir des Ukiyo-e en tant qu’objets d’art.
Lors de l’exposition Universelle qui s’est tenue à Paris en 1867, de nombreux objets de l’artisanat japonais, dont les Ukiyo-e, ont suscité un réel engouement pour la culture japonaise. Notamment auprès de peintres impressionnistes occidentaux comme Van Gogh, Monet, Degas ou encore Manet, représentant des oeuvres inspirées par des motifs d’estampes Ukiyo-e. Cela a ainsi contribué au rayonnement des Ukiyo-e dans le monde entier.
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